- SMALKALDE (LIGUE DE)
- SMALKALDE (LIGUE DE)SMALKALDE LIGUE DEAprès la diète d’Augsbourg (juin 1530), dont le recez menace les protestants d’une campagne militaire, les signataires de la Confession d’Augsbourg se réunissent à Smalkalde en décembre 1530 et se promettent aide mutuelle. Bien que les théologiens de Wittenberg aient autorisé la résistance armée à l’empereur, seuls cinq territoires et deux villes concluent en février 1531 la ligue de Smalkalde, renforcée après la mort de Zwingli par quatorze autres villes. Une constitution fixe la quote-part de chaque membre et prévoit une direction double, assurée par l’électeur Jean-Frédéric de Saxe et le landgrave Philippe de Hesse. La ligue devient rapidement le noyau de toutes les forces antihabsbourgeoises en Europe, établit des contacts en France et en Angleterre, conclut une alliance avec le Danemark et noue des liens avec la Bavière malgré l’antagonisme confessionnel. La paix de Nuremberg (1532) oblige Charles Quint à promettre la suspension de procès intentés par la Chambre impériale à des membres de la ligue et permet la conquête du Wurtemberg, ce qui renforce la ligue, dont la durée est prolongée de dix ans, et qui s’agrandit de quatre nouveaux territoires et de cinq villes. Mais elle refuse l’offre d’une alliance avec François Ier. La Concorde de Wittenberg constitue la confession de foi commune à tous les membres. La ligue permet ainsi une expansion pacifique de la Réforme et protège ses membres contre toute menace judiciaire et militaire pendant une quinzaine d’années. Mais, après 1540, son extension est bloquée par Philippe de Hesse, obligé, en raison de sa bigamie, de ménager Charles Quint, qui de son côté empêche l’électeur de Brandebourg et Maurice de Saxe d’adhérer à la ligue. Si, en 1542, celle-ci conquiert le duché de Brunswick et capture le duc, les dissensions grandissent entre villes et princes. En 1546, Charles Quint met ses deux chefs au ban de l’Empire et entreprend la guerre contre eux: ceux-ci temporisent dans la conduite des opérations militaires en haute Allemagne, ce qui permet à l’empereur de renforcer ses troupes, de parvenir à la supériorité numérique et d’envahir la Saxe à partir de la Bohême: lors de la défaite de Mühlberg (1547), l’électeur est fait prisonnier, la ligue est dissoute et les villes d’Allemagne du Sud doivent verser de lourdes contributions. Mais Charles Quint, malgré sa victoire, ne parvient à imposer ni une réorganisation politique de l’Empire, ni un accord durable sur les problèmes religieux.
Encyclopédie Universelle. 2012.